Anxiété de séparation chez le chien : plan d’action pas-à-pas

Anxiété de séparation chez le chien : plan d’action pas-à-pas
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Votre chien souffre d’anxiété de séparation ? En votre absence, il aboie, fait ses besoins ou détruit ? Pour beaucoup de propriétaires de chiens, laisser son chien seul est synonyme d’une organisation très méticuleuse. Que ce soit pour quelques secondes ou plusieurs heures, votre animal ne sait pas rester seul. Alors, vous avez tout tenté mais nous avons tous nos limites et vous commencez à perdre patience… Et espoir. Je suis passée par là, et c’est justement parce que je suis en train d’en sortir que je vous dévoile mon plan d’action pas-à-pas pour en finir avec l’anxiété de séparation chez le chien.

Les symptômes de l’anxiété de séparation chez le chien

Déjà, qu’est-ce que l’anxiété de séparation ? Est-ce que vous attribuez ce terme à juste titre à votre chien ou est-ce une mauvaise interprétation de votre part ? Vous avez là une bonne question de départ.

L’anxiété de séparation est pathogène. Si cela vous dérange (parce que vous ne pouvez pas faire tout ce que vous souhaitez) votre animal en souffre véritablement. Pour lui, vos absences sont très difficilement gérables. 

La frustration (mais nous aurons l’occasion d’y revenir) n’est pas pathogène. Votre animal gère mal vos départs, car il aimerait être avec vous. Cela ne lui occasionne pas nécessairement du stress, il ne comprend simplement pas pourquoi il n’est pas convié. 

Il est difficile de faire le distinguo entre ces deux possibilités. Cependant, quelques informations peuvent vous mettre sur la voie. Par exemple, si votre animal urine en votre absence en levant la patte sur un meuble (lorsqu’il s’agit d’un mâle) cela relève davantage de la frustration. En effet, l’anxiété de séparation provoque chez certains chiens l’envie irrépressible de faire ses besoins. Comme ils ne peuvent pas s’en empêcher, ils ne lèvent pas la patte et font uniquement lorsque l’envie devient trop urgente.

Voici ci-dessous, les symptômes de l’anxiété de séparation chez le chien

  • Les couinements
  • Les aboiements
  • Le fait d’uriner ou de déféquer
  • La destruction
  • L’automutilation
  • Le léchage compulsif

La liste est non exhaustive.

L’homéopathie peut-elle fonctionner pour soigner l’anxiété de séparation chez le chien ?

Au début, lorsque l’on constate un trouble de l’anxiété chez notre chien, le premier réflexe de beaucoup d’entre nous va être de chercher des moyens naturels d’en venir à bout. 

Alors, on se renseigne sur internet et on découvre l’homéopathie pour soigner l’anxiété de séparation chez le chien. Mais alors, est-ce que ça fonctionne vraiment ?

Je dirais que comme pour les humains, cela dépend des individus. Certains chiens vont très bien réagir à ces soins naturels, quand pour d’autres cela n’aura aucun effet. 

Pour ma part, j’ai déjà essayé le Zylkene sur mon chien, qui est un aliment complémentaire qui permet de surmonter des situations stressantes. Cela n’a jamais eu aucun effet. J’ai aussi essayé les fleurs de Bach, en cure. Rien, non plus.

Quid de la CBD ?

Alors, bien sûr, face à ces premiers échecs, je ne me suis pas démontée. Il fallait que je sorte de cette situation et pour cela j’étais prête à essayer tous les remèdes possibles. 

Je me suis alors tournée vers la CBD. Elle est connue pour apaiser les animaux, à l’instar des humains. Dans mon cas, une nouvelle déception : cela n’a jamais rien fait.

Et les jouets d’occupation ?

Les jouets d’occupation permettent à vos animaux de se dépenser mentalement. Lors de vos absences, ils apprennent à se focaliser sur autre chose. Enfin, en théorie.

En ce qui concerne mon chien, cela n’a jamais fonctionné. Il était dans un tel état d’anxiété qu’il refusait même de s’y intéresser. 

Néanmoins, pour les personnes pour qui cela pourrait fonctionner, je peux vous recommander quelque chose. Ne donnez à votre animal qu’une friandise qu’il n’a jamais en temps normal. Autrement dit, un aliment dédié à vos départs. Cela rendra le moment exceptionnel pour lui, et peut-être que ça pourrait augmenter vos chances que cela fonctionne. Attention toutefois que cela soit une friandise sans risque, puisque vous ne serez pas là pour surveiller votre chien.

Une thérapie comportementale pour gérer l’anxiété de séparation chez le chien ?

Quand on a fait le tour d’un grand nombre d’idées pour calmer son chien lorsqu’on le laisse seul, c’est difficile de penser positif. Néanmoins, il reste encore une possibilité : la thérapie comportementale.

Réalisée par un vétérinaire comportementaliste, elle permet de faire le point sur votre animal et vous donner de nouvelles solutions.

Le professionnel va vous poser de nombreuses questions. Il a besoin de faire le distinguo entre frustration et anxiété de séparation. Pour ça, il peut demander si le chien a suffisamment de temps de balade (nombre et durée des sorties par jour), votre propre état émotionnel lorsque vous laissez votre chien, sa place dans la maison, etc.

La cage

En fonction de vos échanges, il pourra vous proposer différentes choses. L’une des possibilités est d’envisager le recours à la cage pour traiter l’anxiété de séparation de votre chien. 

Avec nos yeux d’humains, cela peut sembler dûr comme décision. Néanmoins, les animaux ne voient pas les choses de la même manière. Certains sont heureux de se sentir davantage confinés, car ils n’ont pas l’impression de se retrouver seuls dans un grand espace qui leur fait peur.

Encore une fois, cela dépend des individus. Tout mérite d’être testé, mais dans mon cas ça n’a pas non plus été concluant. 

La question des médicaments

Suite à mes rendez-vous avec le vétérinaire-comportementaliste, est rapidement venue la question des médicaments.

Alphy est un chien qui a un lourd passé et qui a besoin d’une “béquille” pour l’aider à comprendre que les départs ne sont pas dramatiques. L’idée n’est pas de lui donner le traitement à vie, juste le temps de travailler les absences.

Dans mon cas, nous en sommes finalement venus à lui administrer du Prozac, médicament de médecine humaine. Je n’étais pas emballée par l’idée, mais cela ne l’a jamais rendu en état végétatif. Il conserve toute son énergie, c’est toujours le même chien avec plein de malices. Il semble seulement plus réceptif à l’apprentissage.

Rien d’étonnant à cela : saviez-vous que le Prozac aurait une influence sur la plasticité cérébrale ? En effet, d’après plusieurs études, il stimule la neurogenèse dans l’hippocampe. Il s’agit de la région du cerveau qui est impliquée dans la mémoire et l’apprentissage.

Ma solution pour gérer l’angoisse de séparation chez le chien

Alphy est un chien adulte, voire un vieux chien (9 ans), qui a un passé compliqué. Adopté dans un refuge de fortune en Espagne, la vie ne lui a pas trop fait de cadeaux. Si nous pouvons faire des hypothèses quant a son passé, nous en avons encore énormément à apprendre sur lui. C’est pourquoi il est si difficile d’instaurer un protocole pour guérir son anxiété de séparation.

Toutefois, comme l’administration du Prozac était un peu notre dernière solution, j’ai décidé de prendre les devants. Il avait son médicament “béquille”, à moi de créer pour lui (et pour nous) le plan d’actions qui nous permettrait de voir la lumière au bout du tunnel.

Mon plan d’actions

Les faux-départs, qui consistent à déconstruire toutes nos routines de départ pour atténuer l’anxiété du chien n’ont jamais montré de résultats concluants dans mon cas. Alors, je me suis fiée à mon intuition. Je laisse tomber cette partie et je privilégie les micro-départs. J’en avais déjà fait, mais jamais durablement. Comme nous disait le vétérinaire, Alphy nous tient grâce à ses aboiements : nous n’osons pas le laisser aboyer vis-à-vis des voisins. C’est pour ça que j’avais manqué de régularité. 

À côté de ces micro-départs, j’ai changé toutes mes habitudes avec Alphy. Il faut savoir que je travaille à la maison à 100 %, donc ça n’aide pas dans cette situation. Mais j’ai décidé d’en faire une force : j’ai du temps pour travailler son anxiété de séparation. 

Tous les matins, Alphy a désormais une balade au moins de 45 minutes, suivie de 3 autres balades plus courtes tout au long de la journée. Cela lui permet d’aborder la journée sereinement et d’être plus réceptif à ce qu’on attend de lui. 

Pour ce plan d’actions, deux maîtres-mots : rigueur et patience. Il faut respecter le rythme du chien et ne pas vouloir aller trop vite.

Le tableau

J’ai ainsi créé un tableau pour relever tous les micro-départs que je faisais. 8 colonnes : Jour – Heure – Durée – Personnes – Rituel – Tâches – Réactions – Vidéo.

Jour

Heure

Durée

Personnes

Rituel

Tâches

Réactions

Le jour du micro-départ

L’heure du micro-départ

Le temps que ç’a pris

La personne qui est partie

Décomposition de mon rituel de départ

Ce que j’ai fait après avoir quitté le logement

Ce qu’a fait mon chien

J’ajoute également une colonne vidéo pour pouvoir revisionner en direct toutes mes observations.

Détailler tout de cette manière me permet d’avoir un suivi complet sur la progression de mon animal et ce que je dois retravailler avec lui.

Ci-dessous, un extrait du tableau rempli :

Comme je le disais, nous allons doucement dans la progression. L’idée n’est pas de brusquer le chien (au risque de revenir à la case départ) mais vraiment que tout le monde se sente bien dans chaque étape. Alors, oui, c’est parfois long. D’ailleurs, le début est le plus compliqué. Plusieurs jours à faire uniquement quelques secondes. À titre d’informations, nous avons pu passer à un quart d’heure d’absence au bout d’un mois.

Les résultats

Si je publie cet article aujourd’hui, c’est bien parce qu’il y a des résultats et des très bons. Alphy était un petit chien qui ne supportait pas d’être seul même quelques secondes. Impossible d’aller ouvrir au facteur sans lui ou d’aller faire un tour à la pharmacie. Mais tout ça, c’est du passé !

Aujourd’hui, il est capable de rester 25 minutes seul. Pour certains, ce n’est pas beaucoup, mais c’est une belle marge de progression puisqu’il en était incapable il y a encore peu de temps. Nous continuons donc cet apprentissage. 

Pour les absences de plus longue durée, nous faisons appel à une petsitter. Nous avons aussi cessé de nous prendre la tête à tout interpréter avec notre regard d’humain. Au début, nous n’osions pas augmenter le temps d’absence parce qu’Alphy restait derrière la porte (sans aboyer). Mais imaginez : un chien seul pendant quelques secondes n’a pas le temps de renoncer. Nous avons donc augmenté la durée des absences et Alphy a fini par s’asseoir, puis se coucher très calmement en nous attendant. 

À noter que certains chiens ont besoin d’avoir la porte d’entrée en visibilité directe, ça les rassure. Dans notre cas, comme elle est dans un couloir, il reste toujours dans le couloir. Et c’est ok !

Anxiété de séparation comment la gérer
Anxiété de séparation le plan d'actions
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Lapattedelinfluence

Hello, je suis Alison et je vis dans les Hautes-Alpes avec mon chéri, notre chien et nos deux chats. Je suis titulaire de l'ACACED (Attestation de Connaissances pour les Animaux de Compagnie d'Espèces Domestiques), formée en naturopathie animalière et massage animalier. J'ai été bénévole pour la SPA, pour FERUS sur le terrain (protection du loup) et je suis aussi partie au Brésil pour la sauvegarde de la loutre à longue queue. Les animaux, c'est un amour depuis toujours que je souhaite partager avec vous. Je suis aussi entrepreneuse depuis 2021, principalement formatrice, mentor et rédactrice web.

2 commentaires sur “Anxiété de séparation chez le chien : plan d’action pas-à-pas

  1. Bonjour Alison,
    Un grand merci pour cet article et celui sur la médication ! Cela fait du bien de lire enfin un témoignage sur la médication chez les chiens anxieux. Notre roumain, Baltik adopté il y a 3 ans, ne supporte plus d’être seul depuis le décès de l’un de nos chats, auquel il était très attaché. Des changements professionnels à cette même période n’ont pas aidé…
    Ajouté à cela plusieurs attaques de la part d’autres chiens et la cocotte a explosé en septembre dernier. Réactivité congénères, parfois humains et solitude impossible.

    Tout comme vous, après diverses tentatives infructueuses, notre vétérinaire comportementaliste nous a conseillé la Clomipramine. Difficile à admettre, d’autant plus vu les remarques « éclairées » des éducateurs, connaissances qui ne font rien d’autre que de nous culpabiliser encore plus.

    Mais comment faire lorsqu’on doit partir travailler, que la petsitter n’est pas dispo et que mon père (qui vient gentiment garder notre chien) risque une chute du haut de ses 75 ans s’il croise un chien en balade ?

    Pourquoi laisser son chien en souffrance pendant des mois, voire des années, si un médicament peu l’aider à se calmer et à progresser plus facilement ?
    Nous tentons donc, tout comme vous, cette solution, en espérant que cela aide notre chien à mieux progresser dans sa thérapie comportementale et lui permette de trouver un équilibre qu’il n’a jamais vraiment eu malgré nos efforts.

    1. Bonjour,

      Merci à vous pour ce retour.

      J’espère que vous trouverez des réponses dans cette solution. Pour nous, la Clomipramine n’a pas eu d’effet. Le Prozac (à petite dose) en a eu davantage, mais c’était une passerelle le temps de mettre en place des choses. Aujourd’hui, nous avons arrêté tout traitement. Nous nous rendons compte qu’il s’agit davantage de frustration que d’anxiété. Cela se traite de la même manière, mais sans médicament. Le chemin est long, mais avec de la volonté et de l’amour…

      Bien à vous.

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