Puppy blues : dépression, regrets et déclics après l’adoption d’un chiot

Puppy blues : dépression, regrets et déclics après l’adoption d’un chiot
Partager

Pour beaucoup, adopter un chien est le rêve d’une vie. Dès l’indépendance acquise, nous avons envie qu’une boule de poils vienne partager notre quotidien. Après s’être renseignés pendant des années, avoir bassiné nos parents pour qu’ils cèdent sans succès… L’heure est enfin arrivée. Seulement voilà, si ce poilu est attendrissant, nous pouvons être rapidement sous pression. Vais-je réussir à assumer ce petit chien ? Comment l’éduquer ? Faire face aux regards des gens ? Tant de questions qui mettent à mal notre joie des débuts. Dans cet article, découvrez tout sur le puppy blues.

Le puppy blues, c’est quoi ?

Vous avez déjà très certainement entendu parler du “baby blues”. Ce phénomène qui touche parfois des parents après la naissance de leurs enfants. Eh bien, le “puppy blues”, c’est pareil, mais pour les animaux. On va dire que c’est un ascenseur émotionnel. Au début, nous sommes ravis à l’idée d’accueillir un nouveau compagnon à quatre pattes. Puis, adoption faite, certaines personnes déchantent. Elles réalisent la responsabilité que cela représente, se demandent si elles sont à la hauteur.

Attention, comme il ne vous viendrait pas à l’esprit de dire à une mère : “Il fallait y penser avant d’avoir un enfant”, ne partez pas du principe qu’un adoptant aurait dû y réfléchir par deux fois. Ce phénomène ne prévient pas et touche un grand nombre de personnes, même si celles-ci étaient déjà bien averties.

Comment l'expliquer ?

Alors, me direz-vous, comment expliquer le puppy blues quand cela fait peut-être des années que l’on se renseigne en amont sur l’adoption d’un chiot ?

J’ai pris contact avec Alizé, qui vit cette situation. J’ai eu l’occasion de lui poser de nombreuses questions afin d’en savoir plus sur son histoire et ses ressentis. Voici ce qu’elle nous apprend de son histoire : 

“Depuis le plus loin que je me souvienne, j’ai toujours rêvé d’avoir un chien. Créer cette relation et ce lien si exceptionnel à mes yeux, avoir un animal lié à moi par un amour inconditionnel, moi qui aie toujours été en manque d’amour pour moi-même. J’ai vécu des mois compliqués, ma famille m’a vu sombrer dans la dépression, et pour eux, une des façons de m’aider était de m’offrir mon rêve, mon chien.
J’envoyais souvent des annonces de chiot berger australien à ma famille, et un jour ma sœur m’a dit, « tu le veux ? », j’ai tout de suite dit oui. Je l’ai rencontré, pris dans mes bras peu de temps après, les larmes ont coulé. Et Taeko qui était très calme jusqu’ici, s’est mis à me lécher la figure en voyant mes larmes couler. J’ai compris que c’était lui.
J’ai choisi le berger australien, car ce sont des chiens très intelligents, sportifs et qui ont besoin d’être avec leur maître, pour moi, c’est un chien équipier”

Peut-on se préparer avant l’adoption d’un chiot ?

Est-ce que le puppy blues peut toucher tout le monde ? Peut-on en être atteint même si l’on s’est suffisamment renseigné en amont et que l’on est en train de réaliser notre rêve ? Si vous vous posez ces questions, Alizé devrait vous éclairer.

“J’étais déjà dans une période pas facile de ma vie, je m’étais préparée à fond pour être prête le jour J.  Mais malgré tout ce que j’avais pu voir et apprendre, je n’étais pas prête à ce que ça me bouscule autant d’avoir un être qui dépend à 100 % de moi. Des efforts que ça nécessite, du temps ni de l’énergie que ça demande. Je me suis sentie perdue, je me posais 50 questions à la minute”

Elle ajoute :

“Je n’aimais pas la solitude, mais là j’étais seule et je ne comprenais pas cet être qui en demandait tant. Je me suis sentie dépassée, effrayée et j’angoissais de ne pas savoir quoi faire”

Pourtant, comme elle nous confie, ce n’était pas un manque de renseignements de sa part. Elle s’était documentée autant que possible avant l’adoption, à l’instar de nombreux adoptants responsables.

Combien de temps dure le puppy blues ?

Il n’y a pas de durée standard du puppy blues. Chacun y va à son rythme, en fonction du chien, de ses expériences et de ses déclics. Généralement, cela va mieux lorsque le chien gagne en maturité et que la relation entre les deux comparses s’est correctement établie. Néanmoins, certains se sentent encore quelque temps submergés, nous ne parlerons plus alors de puppy blues mais de doggy blues.

Finalement, beaucoup de propriétaires de chiens se retrouvent autour des mêmes angoisses : l’éducation, la dépendance du chien envers nous, notre responsabilité… 

“Je me fais du souci constamment, j’analyse beaucoup mon chien, même trop, et j’ai parfois l’impression de lui inventer des problèmes. De même pour l’éducation, je suis beaucoup après lui, car je voudrais qu’il soit bien dans ses pattes, je me mets donc la pression”

La complexité, c’est que peu de personnes sont au fait que ce type de phénomènes existent. Tant que l’on ne se retrouve pas dans cette situation, on ne fait pas de recherches sur les problèmes existants. Alors, forcément, quand ça arrive, nous sommes désemparés. Heureusement, nous retrouvons généralement des personnes qui souffrent des mêmes situations que nous.

“J’ai fait des recherches quand j’angoissai au sujet de mes émotions et angoisses. J’ai aussi posé pleins de questions sur des groupes Facebook, en parlant avec des propriétaires de chien, je me suis rendue compte que je n’étais pas seule. J’ai aussi discuté en privé avec certaines personnes qui l’ont vécu”

Peut-on vaincre le puppy blues ?

Comme nous le disions, tôt ou tard vos angoisses s’atténueront, quand d’autres disparaîtront totalement. C’est légitime de se poser des questions, de stresser lorsque l’on sait qu’un être est totalement dépendant de nous. Cela prouve que vous avez conscience de votre responsabilité, c’est donc très sain.

Seulement, il n’existe pas de solution miracle pour vaincre le puppy blues. Prendre le temps de comprendre son chien, de nouer un lien durable avec lui, s’entourer de professionnels quand c’est nécessaire… Et tout devrait rentrer dans l’ordre.

Pour les personnes qui n’auraient pas pris suffisamment le temps de se renseigner, Alizé a un message :

“Il faut vraiment se renseigner. Se rendre compte que ce sont des heures passées dehors par tous les temps, à n’importe quelle heure, ils ont leur caractère, peuvent faire des bêtises. C’est un travail de longue haleine, mais un travail qui en vaut la peine si on compte le faire correctement !”

Et pour celles qui vivent déjà un puppy blues :

“Vous n’êtes pas seul, c’est normal, on se rend compte de cette énorme responsabilité, et on a peur de faire mal, de ne pas gérer, mais beaucoup l’ont fais sans aide et sans avoir appris, il faut se faire confiance !”


Partager

Lapattedelinfluence

Hello, je suis Alison et je vis dans les Hautes-Alpes avec mon chéri, notre chien et nos deux chats. Je suis titulaire de l'ACACED (Attestation de Connaissances pour les Animaux de Compagnie d'Espèces Domestiques) et profondément engagée pour la protection animale. J'ai été bénévole pour la SPA, pour FERUS sur le terrain (protection du loup) et je suis aussi partie au Brésil pour la sauvegarde de la loutre à longue queue. Les animaux, c'est un amour depuis toujours que je souhaite partager avec vous. Je suis aussi entrepreneuse depuis 2021, principalement formatrice, mentor et rédactrice web.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *